Le jour où j’ai réagi inutilement à un commentaire sur Linked In.
Dernièrement, je me suis arrêté avec intérêt (et fierté !) sur un post qui partageait l’initiative nantaise (d’où la fierté) d’installer des panneaux d’affichage pour indiquer les différences de temps (ridiculement faibles) de trajets à vélo versus en voiture vers les lieux stratégiques de la ville, ceci en temps réel.
Et en parcourant les commentaires, je tombe sur une réaction qui a “déclenché” quelque chose chez moi sur le thème :
« Mais bien sûr… Vélo avec des enfants à déposer dans 3 établissements différents incluant cartables plus affaires de sport et les courses à faire pour 6 à la maison 🤪 Sans compter d’aller au bureau entre deux dans une tenue décente autre que celle pour faire du vélo sous la pluie, …” (blabla) et “arrêtez de nous « bassiner » avec le vélo” et “… de me faire passer pour un dinosaure” (blabla).
Bref, j’ai fait ce que j’essaie d’éviter habituellement : j’ai réagis !
Et bien sûr, je me suis vite rendu compte que c’était complètement inutile.
Et dans la même semaine, je préparais un atelier sur les « polarités » inspiré du travail de Barry Johnson. Le parallèle m’a vite sauté aux yeux : ce qui s’exprime dans cette joute stérile, c’est une polarité qu’on pourrait résumer comme suit :
développer l’usage du vélo OU permettre l’usage de la voiture
qui masque en fait une polarité plus vaste :
l’environnement OU les besoins individuels/familiaux
Le vrai problème de la gestion de cette polarité tient dans le « OU » opposant qu’on pourrait remplacer par « versus« . Car on peut être tenté de défendre bec et ongles l’intérêt environnemental (ben oui on a une planète à sauver !), comme on peut être tenté d’en faire autant des besoins individuels et familiaux (ben oui, on a des courses à faire, une famille à gérer, un sentiment d’insécurité à vélo, …).
Et tout le monde a “raison” dans sa vision du monde, mais rien d’utile ne sort de cette guerre de positions.
Cet “échange” est symptomatique d’un mal destructeur de notre époque : la culture du “ou” qui oppose et bloque les initiatives et la coopération.
Et si, à l’instar de Barry Johnson, nous remplacions ce “OU” par un “ET” donnant l’opportunité de recréer un dialogue constructif et créatif :
“Comment développer l’usage du vélo ET permettre l’usage de la voiture ?”
ou plus largement :
« Comment prendre soin de l’environnement ET des besoins individuels et familiaux ? »
… et ainsi permettre l’émergence d’idées puissantes à la jonction de ces 2 besoins.
Et vous, que vous inspire cette approche par le “ET” plutôt que par le “OU” ?
Pour continuer sur le sujet :
- L’article « Et si on changeait la société par la conversation ? » conseillé par Solange Renaud suite à la lecture de ce post, qui résonne beaucoup avec le sujet. Merci à elle !