Donner du sens à son chemin : c’est aussi regarder ce qui a été difficile
Ceci est l’épisode de 2/10 de la série “Donner du sens à son chemin”.
Je vous recommande d’avoir lu au préalable l’épisode « Donner du sens à son chemin« , qui donne des éclairages sur cette pratique.
Donner du sens à son chemin, c’est parfois regarder ce qui a été difficile…
Mes premières études après le bac : apprendre le métier de sage-femme.
A 18 ans tout juste, j’ai intégré une école de sage-femme, et j’ai alors démarré mes stages dans différents services de l’hôpital, pour apprendre dans un premier temps les bases du métier d’infirmière.
Mon premier stage fut “médecine interne”. Les patients étaient alors essentiellement des personnes en fin de vie.
Mes apprentissages furent alors de faire les lits au carré ;), la toilette des patients, leur prendre la tension, les faire déjeuner, vérifier les perfusions…
J’aimais le contact avec les patients, faire ces gestes du quotidien, être plongée dans le milieu hospitalier.
Pourtant, j’ai mis fin à mes études au bout de quelques mois. Sans réfléchir, un matin, j’ai quitté définitivement l’école.
Parce que je n’arrivais plus à faire face à la violence des relations entre les métiers. Entre aides-soignantes et infirmières, entre infirmières et médecins, entre sage-femmes et médecins…
Psychologiquement, je n’étais pas prête à vivre cela.
Quand je regarde cette expérience aujourd’hui, je sais clairement ce qu’elle m’a apportée sur mon chemin professionnel.
Ce que j’ai appris, c’est l’extrême importance pour moi de la considération de tous. Du respect total entre les personnes.
Je suis devenue très sensible à cela, c’est-à-dire que je ressens très fort les situations où un déséquilibre même minime existe ainsi que les impacts insidieux qu’il génère.
C’est particulièrement utile en accompagnement d’équipe car cela fait partie des éléments qui permettent de comprendre un système en place, pour le questionner et faire bouger les choses.
C’est pour moi l’une des premières choses à travailler lorsque l’on souhaite une organisation qui fonctionne, une équipe qui fait vraiment équipe.
Pour la petite histoire, je crois que d’une certaine façon, je fais finalement l’activité que j’ai démarrée à 18 ans. De la maïeutique 🙂
Ce qui désigne à la fois la pratique de l’accouchement des femmes, et les techniques de questionnement pour permettre à quelqu’un de mettre en mots ce qu’il a du mal à exprimer ou ce dont il a des difficultés à prendre conscience.
Et vous, quels ont été les moments difficiles de votre parcours ? Si vous les regardez, que vous ont-il appris, sur vous-même ? Quel sens leur donnez-vous aujourd’hui ?