Comment prendre soin de soi et de son équipe en utilisant mieux les émotions ?

Et bien oui, même au travail, un lieu où tout débordement émotionnel est souvent mal perçu, les émotions sont très utiles. En fait, il est même indispensable de savoir les écouter.

Pourquoi ?

Parce qu’une émotion n’a qu’un but : être entendue. Si on ne le fait pas, elle va crier plus fort. Si on ferme la porte, elle revient par la fenêtre sous la forme de comportements complètement incompréhensibles pour les autres et même pour nous. On a tous connu la réponse énervée sans raison apparente qui ressurgit d’une situation antérieure mal vécue.

Et surtout …

Chaque émotion désagréable nous signale un besoin non nourri. (Chaque émotion agréable nous signale un besoin nourri).
Notre système émotionnel est comme un GPS qui nous guide au quotidien (au travail, à la maison, partout !).
Nous avons donc tout intérêt à apprendre à les décrypter !

Prêt pour le mode d’emploi ? On vous dit tout. En résumé dans ce carrousel :

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Et plus en détail ci-après :

1️⃣ Mettre en mots son émotion

Nous avons été tellement conditionnés à mettre de côté nos émotions depuis notre enfance : “ne pleure pas”, “pas la peine de te mettre en colère”, … que la plupart d’entre nous sommes très mal équipés pour cette première étape. Pourtant, elle est vitale.

Mettre des mots sur son émotion, c’est la regarder, la reconnaître, l’accueillir.
C’est se dire “Ok, je ressens ça. Ça veut dire quelque chose, alors je regarde ce qu’il se passe pour moi.”

Souvent, nous nommons la colère, l’agacement ou encore la tristesse. Mais nous manquons de mots pour explorer plus en profondeur. Et pourtant, il est essentiel d’essayer de mettre des mots précis : frustré·e ? stupéfait·e ? déçu·e ? confus·e ? fautif·ve ? … et il n’en manque pas, comme nous le montre la roue des émotions :

2️⃣ Démêler ce qui se passe en nous

Nous confondons les faits et nos interprétations, auxquels nous ajoutons tout un tas de jugements, qui finissent bien souvent par enfouir l’émotion qui cherche à se faire entendre sous une bonne couche de colère ou de honte, puis nous nous jugeons d’avoir ces émotions et nous en voulons aux autres à qui nous attribuons la responsabilité de notre état. Bienvenue dans la roue infernale des émotions !

Le schéma ci-après nous aide à observer pour mieux démêler tout ça.

Source : “Accompagner le Changement avec les Neurosciences” – Anne-Laure Louvion

Le piège à éviter : confondre les faits, et les pensées que l’on a.

Ex : “Il est tout le temps en retard, c’est un manque de respect vis-à-vis des autres.” : le seul fait ici est qu’il est en retard. “Tout le temps” laisse imaginer une exagération (il faudrait quantifier), et le manque de respect est une intention qu’on lui prête, qu’on imagine.

3️⃣ Identifier le besoin non nourri que nous signale notre émotion

On l’a dit, c’est la clé : une émotion nous signale un besoin.
Une fois que nous avons reconnu finement l’émotion / les émotions présentes, et mis de la clarté entre faits et pensées, il reste à identifier le ou les besoins à nourrir.
Bon, pas si facile, voici une liste qui peut nous aider :

Source : Centre pour la Communication Non-Violente

Piège à éviter : confondre besoin personnel, ‘interne’ et besoin vis-à-vis de l’autre.
Ex : “besoin d’être entendu·e” <> “besoin qu’untel fasse telle ou telle chose”.

4️⃣ Agir plutôt que RÉagir

Une fois le démêlage de nos émotions réalisé, le mode “réactif” n’est plus une option.
Il s’agit maintenant de décider de la suite.

En adulte responsable, c’est à nous de nourrir nos besoins : comment puis-je m’en occuper moi-même ?
Y-a-t-il quelque chose que mon entourage peut faire pour m’y aider ? Suis-je prêt·e à demander de l’aide tout en restant responsable de nourrir mon besoin ?

Pour aller plus loin :
https://changemavie.com/episodes/accueilemotions/
https://changemavie.com/episodes/emotionsfortes/
https://changemavie.com/episodes/gps/