On avance ou on s’arrête ?
En formation, quand on incite les participants à faire résonner leur contexte et leurs enjeux avec les notions abordées, on a forcément à un moment ou un autre une situation bien complexe à laquelle est confronté un participant, qui nécessiterait plus un accompagnement qu’un simple échange sur le temps de la formation.
Alors quoi faire avec ça ?
➡ Parce que s’arrêter sur ce cas et le placer au centre jusqu’à ce que le participant en question sente qu’il est OK, ça peut prendre du temps et donner l’impression à tout le monde qu’on utilise mal l’espace de formation.
⬅ De l’autre côté, indiquer au participant que son cas est trop complexe pour être traité à ce moment-là, ça amène de la frustration, et un sentiment que ce qu’on voit ensemble n’aide pas pour les “vraies” situations de terrain.
Nous nous sommes trouvés face à ce dilemme à maintes reprises, et nous avons parfois fait des choix qui tendaient vers l’un ou l’autre de ces travers.
Je ne pense pas que nous ayons à ce jour complètement résolu ce dilemme, si ce n’est que nous proposons de plus en plus de formations avec accompagnement, ou à défaut, quelques séquences post-formation uniquement dédiées aux situations de terrain complexes.
Voici cependant quelques principes et pratiques que nous avons mis en place qui nous ont aidé à maintes reprises dans ces situations :
🌞 Indiquer au participant que sa situation est complexe, et qu’à ce titre, nous ne tenterons pas de la résoudre, mais de l’aider à identifier de nouvelles pistes pour la faire avancer,
🌞 Utiliser un module de formation (déjà joué ou pas) qui peut à la fois éclairer la situation, et en même temps permettre au groupe d’apprendre à utiliser des notions qui leur seront utiles dans leur propre contexte,
🌞 Créer des groupes de réflexion pour utiliser les notions abordées sur les situations de chacun, en temps limité, ce qui permet bien souvent de les aider à avancer,
🌞 Avec l’accord du groupe, prendre les situations les plus complexes pour les traiter tous ensemble, en mettant une limite de temps de 15’, puis décider avec le groupe si on continue sur un second créneau de 15’ ou si on passe à un autre sujet, en limitant le tout à 1h.
Voilà, en espérant que ce partage pourra parler aux formateurs qui sont convaincus que créer des changements utiles est plus important que dispenser des savoirs.